[Culture elfique] Article - "Au nom du père : les noms chez les Elfes"

Beh oui, sans LotRO il faut bien s'occuper... et utilement... alors je vous remplis le forum...

Un autre article sur Tolkiendil, qui éclairera sans doute beaucoup de choses, à propos du nom chez les elfes. Peut-être que j'ajouterai à sa suite diverses autres sources concernant ce point, ce sera selon ce que je trouverai... Et comme pour l'article "Les Elfes et les Étoiles", ayez la curiosité de passer votre curseur sur certains noms en italique, qui renvoient vers l'Encyclopédie. Bonne lecture !

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On connaît l'importance des noms dans l’univers tolkienien. Chez les Elfes, en particulier, le nom n’est pas choisi au hasard, et il reflète la nature et le destin de l’être qui le porte. En lisant les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], certains d’entre vous ont ainsi pu s’interroger sur l’histoire des divers noms portés par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].


Il s’agit de distinguer tout d’abord l’essë (nom reçu ou « vrai » nom) de l’anessë (nom donné ou nom supplémentaire). L’essë (pluriel essi) est le premier nom porté par un Elfe. Il est toujours choisi par le père, à la naissance, à l’instar de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et son fils [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ou encore [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Il reprend, comme on peut le constater dans les exemples cités, un élément caractéristique du nom du père^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]} (celeb : argent en [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]), et souvent de la mère, quand il s’agissait d’une fille. L’annonce du choix du nom paternel avait lieu au cours d’une cérémonie officielle appelée essecarmë^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]}.


Quelques temps plus tard, une autre cérémonie, ou essecilmë^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]}, permettait à l’enfant de se choisir lui-même un deuxième nom. L’Elfe devait néanmoins attendre d’être capable de lámatyávë, c’est-à-dire de goût pour les sonorités et les formes des mots, avant de pouvoir participer à son essecilmë^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]}. Ce talent était considéré comme le plus important d’entre tous chez les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], il s’agissait d’un véritable trait de la personnalité de chacun (erdë). Généralement, l’essecilmë avait lieu avant la dixième année de l’Elfe. Ce deuxième nom avait un usage exclusivement privé, et il était jugé offensant de l’utiliser sans la permission de son possesseur. Pour autant, rien n’empêchait un Noldo de choisir un nouveau deuxième nom, s’il estimait que sa personnalité avait évolué. Ces changements étaient néanmoins peu fréquents. L’essë paternel demeurait, quoi qu’il en soit, le nom officiel de l’Elfe.



Les anessi, ensuite, peuvent être de deux types : ils peuvent être donnés par la mère (parfois longtemps après la naissance), à l’image de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui appelle son fils [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (en fait elle l’appelle Feänáro, « esprit de feu », qui devient Faenor en sindarin, retranscrit, abusivement, Feänor^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]}). La tradition veut que ce nom maternel soit le plus proche de la véritable nature de l’être, les femmes étant considérées comme possédant une sensibilité particulière qui leur confère le don de pressentir l’essence des choses, de manière quasi-prophétique^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]}. C’est ce que l’on appelle l’amilessë tercenya (« nom maternel pénétrant ») ou amilessë apacenya (« nom maternel visionnaire ») dont l’usage public (et officiel) était plus fréquent dans les jours anciens^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]}.


Ils peuvent aussi donné par les autres ou par soi-même. Il s’agit de l’epessë, ou surnom. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], par exemple, fut désigné ainsi du fait de l’éclatante brillance de son armure, semblable à celle d’une étoile (gîl- : étoile, galad : brillance, en sindarin). Son vrai nom (essë) était Ereinion, qui signifie « Descendant des Rois ». [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], seigneur des [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], devint connu par son anessë Sindicollo (« manteau gris »). Son nom complet fut dès lors Elu Thingol, la forme sindarine.





Dans un même esprit, le cas de Galadriel est particulièrement intéressant^{[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]} :

• essë : Artanis (donné par le père, Finarfin)
  
• amilessë : Nerwen (donné par la mère, Eärwen)
  
• epessë : Alatáriel (donné par son époux, Celeborn, en telerin, car il était un Elfe des mers), qui devient Altariel en [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et, finalement, par transformation euphonique, Galadriel en sindarin.
  

Ce simple exemple est à même de démontrer le souci permanent de Tolkien pour l’onomastique [science qui étudie les noms propres], et son rôle de ciment du monde imaginaire. Les langues elfiques sont vouées à l’évolution, par les créations esthétiques successives de chaque génération, depuis les premiers jours d’[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Un exemple de ce processus dans notre monde me vient à l’esprit. En 1912, en Lituanie, un jeune passionné, Johannes Aavik, inventa toute une série de mots dans le but de moderniser la langue, mais aussi de la rénover selon des critères esthétiques. Chez les Noldor, le sage [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], en inventant le premier système d’écriture, joua un rôle similaire. Le processus de création littéraire chez Tolkien, on ne le répètera jamais assez, repose sur le langage. Tolkien le philologue [philologie : étude linguistique à partir de documents écrits] décline ses talents de poète, au véritable sens du terme : poète, le créateur.

Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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MES NOTES
Cet article est très complet, et, je n'en doute pas, fiable. Cependant j'ai noté (vous aussi sans doute) qu'il ne parle que des Noldor. Peut-être que chez d'autres peuples elfiques, la tradition du nom est différente...

*va tout de même revoir les noms de Laeg'*

Je note aussi que si beaucoup de noms paternels reprennent un élément du nom du père, ce n'est pas toujours le cas (Arwen - Elrond, les sept fils de Fëanor : Maedhros, Maglor, Celegorm, Caranthir, Curufin, Amrod, Amras... Seul Curufin pourrait suivre la règle, car le nom paternel de Fëanor est Curufinwë. On peut encore en trouver beaucoup d'autres...). Ainsi je pense que ce n'est pas obligatoire et à la convenance du père. Les noms des enfants de Laegwing (Celebanor et Mallithil, choisis par le père Fingoldel) sont donc tout à fait convenables (et ils ont même un nom maternel qui convient aussi parfaitement à la culture elfique en tant que « nom maternel pénétrant » - Camaen - "main habile" et Aellend - "Lac mélodieux"). On avait un peu tâtonné au hasard pour les noms, finalement on avait visé dans le juste ^^

Tout ça pour dire que les noms chez les elfes, c'est pas simple, et que pour avoir un personnage à l'identité riche, il faut y passer du temps...