Beleithel - les portes sont closes
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Beleithel - les portes sont closes
Laegwing referma les portes de la Bibliothèque, dans laquelle elle était venue demander conseil auprès du Seigneur Elrond. Elle savait qu'elle allait devoir rester loin d'Imladris pendant un temps, alors elle descendit dans ses appartements retrouver ses enfants.
En entrant à l'intérieur, la première chose qu'elle vit était sa petite Mallithil qui regardait tranquillement un livre de dessins, assise sur le tapis. Elle sourit en sentant une présence et un petit souffle qui se retenait un peu plus loin, mais fit comme si de rien n'était, et avança vers sa fille.
- "Aellend, où est ton fr..."
Elle fit semblant de sursauter en portant une main à son cœur quand une petite tête brune surgit de derrière un meuble pour lui faire peur.
- "Pînúan* ! Tu m'as fait une de ces frayeurs !" dit-elle en riant.
La petite terreur des Elfes riait aux éclats, son visage rond tout fier d'avoir fait sursauter sa grande guerrière de maman. Même sa sœur pouffait.
Laegwing se saisit de son fils farceur et commença à le chatouiller pour le châtier de l'avoir ainsi effrayée. Celui-ci implora pitié au bout d'un moment, des larmes de rire sur ses joues de bébé.
Le moment de jeu se transforma vite en un moment de câlins, les deux jeunes enfants blottis dans les bras de leur mère, celle-ci leur caressant les cheveux, d'un châtain soutenu pour Celebanor et d'un nacre éthéré pour Mallithil. L'instant de paix dura un certain moment, avant qu'il ne fusse brisé par une question du petit Elfe, question que Laegwing avait longtemps redouté.
"Maman... où est Papa ?"
L'interrogée se figea, interrompant ses gestes tendres. "Oui, où es-tu, Fingoldel ? Où es-tu... ?" Elle se sentait abandonnée. Par son fiancé, par son père adoptif. Ils n'étaient plus là. Comme Degil. Comme Elanor. Partis...
"Maman... tu pleures ?"
Laegwing sortit de ses pensées quand elle se rendit compte, qu'effectivement, des larmes coulaient sur ses joues. Elle regarda les visages inquiets de ses enfants.
Non, elle ne pouvait pas paraître si faible devant eux. Elle devait être à jamais un pilier pour ses enfants, un roc qui ne se brise pas. Pour ses enfants et pour tous ses proches. Elle était Beleithel, ainsi l'avait nommée un compagnon de patrouille : puits de force. Oui, il fallait qu'elle soit cette source intarissable de courage, de mental d'acier. Elle était comme le chêne sous lequel elle était née : elle ne ployait jamais sous la tempête.
Ainsi, volontairement ou non, son cœur se referma un peu plus. À mesure que les responsabilités s'amoncelaient et qu'elle fuyait sa propre peine, son quotient émotionnel diminuait à vitesse alarmante. Quiconque regardait le visage de Laegwing n'y voyait que des portes closes, ou un bassin vide. Ce visage était fermé, insondable, presque froid. Elle se vidait tellement de ses sentiments que c'en devenait effrayant.
Oui, les portes étaient closes.
- "Non, Camaen... J'avais juste une poussière dans les yeux." Elle fit un grand sourire à ses enfants pour les rassurer. "Et Papa... il est encore près de la mer. Il ne peut pas revenir pour l'instant. Il faudra être patients, gîl-nîn."
Et pour se redonner contenance et finir d'apaiser sa progéniture, elle leur raconta une histoire.
Elle n'avait pas le droit de faiblir - à son sens. Pour le moment, il fallait s'armer de courage et de détermination, aller de l'avant et se battre, se battre encore.
Le temps des larmes viendrait après.
Peut-être.
* Le surnom sans doute officiel de Celebanor / Camaen : "petit monstre".
En entrant à l'intérieur, la première chose qu'elle vit était sa petite Mallithil qui regardait tranquillement un livre de dessins, assise sur le tapis. Elle sourit en sentant une présence et un petit souffle qui se retenait un peu plus loin, mais fit comme si de rien n'était, et avança vers sa fille.
- "Aellend, où est ton fr..."
Elle fit semblant de sursauter en portant une main à son cœur quand une petite tête brune surgit de derrière un meuble pour lui faire peur.
- "Pînúan* ! Tu m'as fait une de ces frayeurs !" dit-elle en riant.
La petite terreur des Elfes riait aux éclats, son visage rond tout fier d'avoir fait sursauter sa grande guerrière de maman. Même sa sœur pouffait.
Laegwing se saisit de son fils farceur et commença à le chatouiller pour le châtier de l'avoir ainsi effrayée. Celui-ci implora pitié au bout d'un moment, des larmes de rire sur ses joues de bébé.
Le moment de jeu se transforma vite en un moment de câlins, les deux jeunes enfants blottis dans les bras de leur mère, celle-ci leur caressant les cheveux, d'un châtain soutenu pour Celebanor et d'un nacre éthéré pour Mallithil. L'instant de paix dura un certain moment, avant qu'il ne fusse brisé par une question du petit Elfe, question que Laegwing avait longtemps redouté.
"Maman... où est Papa ?"
L'interrogée se figea, interrompant ses gestes tendres. "Oui, où es-tu, Fingoldel ? Où es-tu... ?" Elle se sentait abandonnée. Par son fiancé, par son père adoptif. Ils n'étaient plus là. Comme Degil. Comme Elanor. Partis...
"Maman... tu pleures ?"
Laegwing sortit de ses pensées quand elle se rendit compte, qu'effectivement, des larmes coulaient sur ses joues. Elle regarda les visages inquiets de ses enfants.
Non, elle ne pouvait pas paraître si faible devant eux. Elle devait être à jamais un pilier pour ses enfants, un roc qui ne se brise pas. Pour ses enfants et pour tous ses proches. Elle était Beleithel, ainsi l'avait nommée un compagnon de patrouille : puits de force. Oui, il fallait qu'elle soit cette source intarissable de courage, de mental d'acier. Elle était comme le chêne sous lequel elle était née : elle ne ployait jamais sous la tempête.
Ainsi, volontairement ou non, son cœur se referma un peu plus. À mesure que les responsabilités s'amoncelaient et qu'elle fuyait sa propre peine, son quotient émotionnel diminuait à vitesse alarmante. Quiconque regardait le visage de Laegwing n'y voyait que des portes closes, ou un bassin vide. Ce visage était fermé, insondable, presque froid. Elle se vidait tellement de ses sentiments que c'en devenait effrayant.
Oui, les portes étaient closes.
- "Non, Camaen... J'avais juste une poussière dans les yeux." Elle fit un grand sourire à ses enfants pour les rassurer. "Et Papa... il est encore près de la mer. Il ne peut pas revenir pour l'instant. Il faudra être patients, gîl-nîn."
Et pour se redonner contenance et finir d'apaiser sa progéniture, elle leur raconta une histoire.
Elle n'avait pas le droit de faiblir - à son sens. Pour le moment, il fallait s'armer de courage et de détermination, aller de l'avant et se battre, se battre encore.
Le temps des larmes viendrait après.
Peut-être.
* Le surnom sans doute officiel de Celebanor / Camaen : "petit monstre".
Laegwing- Favorite d'Elrond
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